Kikou, salut et tout ça
. Bon moi, comme je suis enfin de retour sur ce forum que j'adore, et même si je poste tout un peu tard...j'ai écrit une petite(tu parles!!!!
) analyse sur toute la saga. Un truc qui me chiffonait toujours c'était, pourquoi diable Harry avait-il eu un succès aussi formidable. Je crois que j'ai plus ou moin trouvé un embryon de réponse. Bon, je préviens, c'est une longue analyse, faut avoir envie de la lire.(note: j'ai déjà posté cette analyse sur un autre forum, au cas un quelqu'un l'aurais déjà lue)
(Je tiens à préciser que je ne suis pas experte en la matière. J'ai juste apliqué mais maigres connaissance et beaucoup cogité)
Alors bon, je crois que le principal succès de la serie est de réussir avec brio
l'immersion du lecteur dans l'histoire. C'est le principal atout de Harry Potter. Cette impression d'être
dans le livre, d'être en train de vivre soi-même le récit, qui en devient par là tellement réel que les personnages et les lieu devienent terriblement proches et familiers. C'est en tout cas la sensation que les livres m'on laisser.
Mais cette immersion, comment JKR y est-elle parvenue? Aucun autre livre ne semble avoir pu égaler cette sensation.
Les raisons sont plusieures, et, si vous en avez pas déjà marre, je vais essayer de les expliquer. Pour commencer, il y a plusieurs points à tenir en compte.
1-Le héros: Harry Potter:
Le personnage principal est capital pour l'immersion. C'est à travers de lui que nous vivons l'histoire. Mis à part quelques chapitres, qui relèvent de l'exeption, tout se déroule dans la tète de Harry. Il est important de souligner cette exclusivité du personnage (nous ne verrons l'histoire que par
ses yeux), car cela rend toute l'aventure beaucoup plus réaliste. En effet, le lecteur n'est lui même qu'une seule et unique personne, et s'il voit l'histoire à travers les yeux d'une seule autre personne, il en aura d'autant plus l'impression d'être en train de la vivre lui-même.
Analiser Harry est donc important: c'est avec lui que l'on s'identifie.
Si on y regarde de près, on découvre des fait intéressants. Pour commencer, Harry est un personnage blanc. Il ne semble pas avoir de caractère déterminé. Apparemment, il n'a pas de défauds. Cherchez bien, lui en trouvez-vous? Peut-être une certain arrogance et un zeste d'orgueil. Mais ce n'est pas évident, cela ne semble pas important.
Les calitées du personnage ne sont pas non plus claires. On peut dire qu'il est courageux, mais à part ça? Il est gentil et aimable certe...mais ce n'est pas non plus quelque chose qui ressorte par rapport aux autres, qui soit remarquable(*).
Harry est donc pratiquement dénué de caractère. Ceci est fondamental pour pour que le lecteur puisse s'identifier à lui: il s'agit de prendre la place d'Harry dans l'aventure. Et pour cela, il faut que les réactions d'Harry ne jurent pas avec le caractère du lecteur. Quand Harry fait quelque chose, ce qui implique un
choix, il faut que ce choix soit celui que le lecteur aurait fait,
ou en tout cas ne soit pas un choix que le lecteur n'aurait pas fait(j'èspère m'être faite comprendre
)
Cette blancheur d'Harry devient manifeste quand on regarde sa vie sentimentale. La véritable histoire d'amour repose sur Ron et Hermionne. L'idille entre Harry et Ginny est à peine esquissée, et l'auteure n'a pas trops insisté deçut. Probablement parce que cela aurait attribué à Harry une "définition"(je veux dire qu'il aurait été plus définit, plus réel, plus personnel) qui aurait été mauvaise pour que le lecteur puisse prendre facilement sa place. En effet, que Ginny devienne la petite amie de Harry implique un choix de ce dernier, un choix qui aurait évidencié ses gouts, si Ginny avait été plus présente. Si le lecteur n'avait pas aimé Ginny, ce choix risquait de placer une barrière entre Harry et lui. Mais l'histoire d'amour, et Ginny elle-même ne sont pas très présente.
Il est d'ailleur intéressant de voir comment JKR traite cet amour: elle se réfère continuament a "une créature dans le ventre de Harry"...cela permet de ne pas toucher directement ses sentiments. Cette créature nous permet de comprendre ce que ressend Harry, mais il s'agit d'une description plus phisique que mentale, Harry ressend plus qu'il ne pense... et comme ça, c'est le lecteur lui-même qui sent réelement, à la place de Harry...on laisse libre court à l'imagination du lecteur.
Ginny est d'ailleur un personnage curieux. Mention spéciale à
Zakath Nath(de l'autre forum) dont je met cette intéressante citation:
- Zakath Nath a écrit:
- Son caractère est trop défini: trop volontaire, trop forte, trop "grande gueule", en tout cas à partir du moment où elle sort de sa coquille... Bref, un côté "trop" qui donne peut-être l'impression que Rowling cherche trop à convaincre le lecteur qu'elle est géniale, et celui-ci peut avoir l'impression qu'on lui force la main.
Zakath Nath a parfaitement raison, il me semble, car c'est exactement ce qui m'est arrivé à moi, et je ne m'en était pas vraiment rendu compte. Les derniers bouquins ne m'ont pas plus autant que les autres, car si j'aimais bien Ginny dans le tôme 2, je ne l'ai plus tellement aimé dans le tôme 6. Ginny est parfaite, mais dans cette perfection, sa force de caractère correspont un peu trops à des gents que je connais qui ont, en plus, un mauvais caractère et une manie de faire et de dire ce qu'ils pensent sans trops de considération pour les autres. Je ne dis pas que Ginny est forcément comme ça, mais sa force doit bien cacher des défauds...qui justement restent cachés(et c'est poru cela qu'elle reste un personnage secondaire). Et cela grince un peu.
JKR a à mon avis commit une erreur en voulant sublimer ainsi Ginny. Mais d'un autre coté, il fallait bien une raison pour que Harry la remarque si tard.
Avec Cho Chang aussi, la blancheur de Harry est évidente. Quand Harry ressend quelque chose pour elle...nous n'avons aucune idée de qui elle est, de son caractère...même son apparence phisique n'est pas décrite de façon trés détaillé.
Et quand Harry parvient à sortir avec elle, on la découvre: un personnage compliqué, pleurnichard. Elle devient volontairement insuportable, ce qui fait que le lecteur ne fera qu'approuver Harry quand ce dernier décide de tout arréter. Et c'est une rupture qui de fait ne sera jamais faite à un moment concret, ce qui permet d'éviter de montrer le caractère de Harry. Car les ruptures sont des choses très personnelles,et ce font très différament d'une personne à l'autre.
Cette histoire avec Cho permet aussi de retarder le moment du véritable amour de Harry, qui vient brusquement au tôme 6...mais que l'on efleure à peine durant le tôme 7.
2-Le temps, le déroulement de l'histoire:
La première chose que l'on remarque, c'est que le déroulement du récit n'est jamais interrompu. Chaque tome se déroule le long d'une année, de façon linéaire, sans bond. On ne passe pas brutalement d'un moment à un autre 6 mois après. Et quand un tome finit, le suivant reprend l'histoire au moment où celle-ci s'était arrété. Ceci pour que le lecteur ne se sente pas séparé de Harry et puisse rester dans sa tête, sans jamais le quitter. On évite la rupture. Harry ne doit pas vivre sa propre vie, il faut que le lecteur soir à tout moment avec lui. Ainsi, l'histoire est plus réelle, plus pénétrante. Elle donne vraiment la sensation que c'est le lecteur qui est en train de la vivre. Car dans la réalité, la vie n'est jamais interrompue.
De fait, même si nous entrons dans sa vie quand il a 11 ans, Harry ne nait réellement qu'à cet age-là. Avant, il n'était rien. La vie antérieure n'était pas une vie. Il n'avait pas d'ami, pas de famille, et son existence se déroulait sans émotion aucune, comme s'il était un fantôme. Une existence tellement insipide et dénoué d'attache, qu'il l'évoque à peine, une fois à Poudlard.
D'ailleur, le fait que sa famille soit si odieuse est justement une manière d'éviter qu'il ait eu une vie antérieure: Harry ne connait pas vraiment son cousin, ni son oncle, ni sa tante. Ils ne parlent jamais de leurs joies ou de leurs peines, il n'y a pas de lien réel entre eux. Harry ne sait de sa famille que ce qu'il voit, et ce n'est pas grand-chose. De cette manière, lorsque Harry entre dans notre vie, la propre non-vie antérieure de Harry ne nous génera pas pour autant.
3-L'espace:
L'endroit un l'histoire se passe est aussi intéressant. Essentiellement, tout se passe à Poudlard, exepté bien sûr, le dernier volet.
Harry ne change donc pratiquement pas de foyer. Et je dis foyer, car c'est bien de ça dont il s'agit. Harry évolue dans un décord, toujours le même, avec les mêmes personnages qu'il retrouve à chaque fois. Au fil des livres, il connaitra de mieux en mieux ce chateau et ces personnes. Encore une fois, il s'agit d'une tactique d'immersion, en situant le personnage dans une situation réaliste. Car le lecteur lui-même a un foyer qu'il revoit jour après jour, avec les même gents qu'il rencontre tout le temps. Une personne qui déménage et arrive dans une nouvelle maison vivra ce qu'a vécut Harry. Il découvrira d'abord un nouvel endroit, puis peu à peu se familiarisera avec lui, jusqu'à ce qu'il devienne réellement son foyer. Et c'est pour cela que Harry ne change pas de lieu. Poudlard est destiné à devenir un foyer autant pour lui que le lecteur.
Et lorsque, dans le 7eme tôme, Harry quitte Poudlard, il ne visitera que des endroits qu'il ne connait pas, qu'il découvre en même temps que nous.
Et donc après toute cette distertation
(vous êtes toujours là?), je peux donc conclure que JKR est parvenu à nous plonger litéralement dans son histoire, plus loin qu'aucun autre auteur. On peu en tout cas affirmer qu'elle est parvenu à nous faire croire à son histoire, avec une grande virtuosité.
(*)De toute façon, il faut souligner que les calitées suposent un obstacle moins important que les défauds pour s'identifier avec un personnage.[/